Dimanche 21 Juillet 2019, il est bien arrivé notre aîné et sa première nuit à bord de Philéas fut courte mais bonne. Nous sommes bien contents de le revoir, la dernière fois c'était en Uruguay, au tout début de cette aventure. Levés tôt nous filons au fond du Parque de la Carolina où se tient un petit marché bio. L'occasion de faire le plein de légumes d'une fraicheur incroyable. On a de la chance, le temps est beau, le ciel dégagé, il fait bon.
On décide de prendre le téléphérique qui grimpe de façon vertigineuse jusqu'à 4000 m d'altitude.
Le vent souffle, il fait froid mais la vue est imprenable sur la grande capitale et sur les volcans qui la cernent. A 2800 m d'altitude Quito étend ses 50 km nichés dans les Andes. Elle fut fondée par les conquistadors sur un site Inca. Atahualpa, le dernier empereur, y est né vers 1500. Elle était alors un carrefour commercial important dans la Cordillère.
Quito vit sous la grande menace du volcan Pichincha et son énorme cratère de 2 km de diamètre et 700 m de profondeur, sa dernière éruption date de 1999. Pas très rassurant mais sous surveillance constante.
On ne reste pas longtemps, Enguerrand sort de l'avion, il n'est pas acclimaté et commence à ressentir des maux de tête. Un taxi nous descend dans le vieux Quito. La première église dans laquelle nous rentrons célèbre une messe à laquelle nous assistons.
Les vieilles rues sont pleines de gens qui déambulent et se régalent d'helados de paila, une tradition datant de 1896. Une bassine en cuivre, la paila, repose sur de la glace elle-même posée sur de la paille. Autrefois la glace provenait du sommet du volcan Imbabura. Des jus naturels sont la base de ces sorbets sans colorants ni conservateurs, typiques de Quito. De nombreux marchands se promènent avec leur petite fabrique artisanale, à chacun son parfum.
Il y a aussi le vendeur de pastèque, en tranches, en dés, en jus et les improbables bananes plantains débordant d'un mauvais fromage râpé qui grillent doucement sur des braséros de fortune et qui font le bonheur des passants pour quelques cents. On constate encore une fois à quel point toutes ces populations d’Amérique du Sud aiment vivre dehors, se nourrissent pour trois fois rien, échangent autour d'un jus de fruit frais, marchent en tribu, font vivre des dizaines de modestes petits commerces. Même dans une grande ville comme Quito on achète son rouleau de papier toilette à l'unité à chaque coin de rue !
Le couvent de San Francisco domine de sa blancheur une grande place en pierre de lave. Cet immense ensemble composé d'une église et de treize cloîtres couvre une bonne partie du vieux Quito. Il est fermé lorsque nous voulons le visiter dans l'après-midi. On trouvait qu'il y avait trop de monde le matin ! On se contente d'un coup d’œil à l'église étincelante d'ors et de riches décorations.
Comme tous les grands bâtiments l'église de la Merced est immaculée. Seules les façades des maisons osent la couleur.
Quito le dimanche ça danse et ça balance sur des rythmes folkloriques pour tous les âges.
La Plaza Grande est entourée du palais présidentiel et de la cathédrale. Cœur du vieux quartier, elle attire les foules, les prêcheurs, les danseurs traditionnelles, les vendeurs ambulants, les touristes, les désœuvrées, les fatigués.
Dans les petites rues certains ne chôment pas même le dimanche et il ne faut que quelques secondes à un jeune couturier pour remettre à neuf le polo d'Aloys pour trois fois rien ! Tellement pratiques ces petites échoppes ouvertes sur le trottoir.
A l'écart de l'agitation le barrio de la Ronda laisse entrevoir le Quito d'antan, les ruelles pavées, les constructions coloniales préservées qui résistent à l'assaut de la modernité de cette grande capitale grouillante et dynamique qui arrive à conserver ses traditions grâce à son sens de la famille, ces familles qui aiment se retrouver ensemble dans les rues le dimanche.
Enguerrand commence à fatiguer. Notre dimanche à Quito se termine, nous sommes heureux d'avoir pu passer quelques heures à déambuler dans une petite partie de cette jolie ville au milieu de la foule des joyeux Quiteños.