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Dans la Sierra

Vendredi 14 Juin 2019, on "file" sur une petite route entre les collines verdoyantes de la Sierra. On s'enfonce dans les cultures tout en retrouvant du soleil. A une cinquantaine de km de Cuenca, Sigsig est un pueblo tranquilo, tout en pentes raides que l'on descend jusqu'au rio. On va éviter le pont et rester prudemment sur cette rive. Nous sommes venus ici car nous avons entendu dire que ce gros village avait une particularité.

Samedi 15 Juin 2019, le rio est bien calme ce matin. On remonte les pentes pour aller au centre du village voir un peu ce qui s'y passe.

Partout les femmes tressent, des sombreros, les fameux. En marchant, en vendant leurs légumes, en attendant le client, elles tressent la jeune fibre du palmier Toquilla. Plus la fibre est fine, plus il y a de brins à tresser, plus le sombrero sera cher. Y parvenir demande des années de pratique, seules quelques femmes savent entrelacer les brins les plus fins.

Au coin d'une rue des sombreros usagés attendent une nouvelle jeunesse. Un coup de peinture blanche sur ceux des femmes et leur propriétaire repartira avec son couvre-chef pimpant.

Chaque sombrero tissé dans la vallée arrive à la coopérative. Les tisseuses recevront un bon prix pour leur travail, un commerce vraiment équitable. D'autres femmes se relaient toute la semaine pour les finitions.

Couper les fibres qui dépassent.

Laver et sécher.

Mettre en forme dans un moule à la taille souhaité et mettre sous presse chaude quelques instants. Trois fois.

Avec de petits ciseaux couper les petits brins qui dépassent.

Le sombrero a maintenant sa taille, sa forme, sa couleur. Blanc classique, naturel, teint en noir ou toute autre couleur à la demande.

Il faut coudre à l'intérieur le ruban de propreté.

Puis choisir le ruban extérieur. Un travail artisanal de bout en bout qui nous plait beaucoup, on passe une bonne partie de la journée à en apprécier toutes les étapes et à discuter avec celle qui tient la coopérative aujourd'hui.

Le travail ne manque pas et fait vivre des centaines de famille aux alentours qui reçoivent directement le fruit de leur savoir-faire. Ces sombreros de Paja Toquilla seront envoyés partout en Équateur et dans le monde en fonction des commandes.

Dimanche 16 Juin 2019, Sigsig s'éloigne, nous retrouvons la route principale et ses spécialités. Aujourd'hui c'est la fête des pères, les cuy rôtissent. Gaspard en aurait bien goûté un pour l'occasion mais ils sont réservés !

Alors il se rabat sur plus gros ! Mais ici contrairement à plus bas dans la vallée le cochon se fait frire en morceaux. Un almuerzo toujours accompagné de bananes plantains frites, de choclo vapeur et de choclo frit ! pour 2 dollars il est calé !

Bonne fête !

Mardi 18 Juin 2019, avant-hier soir nous sommes arrivés à Baños, au pied du volcan Tungurahua difficile à voir car presque toujours dans une brume épaisse. Cette petite ville à 1800 m d'altitude manque de charme mais l'ambiance est assez agréable. Nous sommes garés près d'un grand parc de jeux, Aloys peut se défouler et nous on a la paix. Les nuits sont calmes c'est l'essentiel.

L'église en pierre de lave est la seule chose à visiter. On y trouve d'immenses ex-voto qui racontent les miracles attribués à la Virgen del Agua Santa lors des éruptions volcaniques, nombreuses et violentes, qui secouent régulièrement la ville. Heureusement, en ce moment, le volcan a retrouvé son calme.

Mercredi 19 Juin 2019, ville thermale, à la frontière avec l'Oriente, la partie amazonienne de l’Équateur, la végétation y foisonne, arrosée par d'innombrables cascades. Le temps est très humide mais une éclaircie s'amorce ce matin.

Juste à côté de Philéas un champ avec des chevaux fait de l’œil aux garçons...

Et c'est parti pour deux heures de ballades entre hommes. Aloys, ravi, a une monture à sa taille et s'en va au petit trot, très à l'aise.

Le temps ne s'arrange finalement pas ce qui ne nous dérange pas. On part se mettre à l'abri au marché, tout petit, mais comme dans tous les marchés on peut y déjeuner pour trois fois rien si on ne fait pas les difficiles.

L'almuerzo couleur locale c'est le Llapingacho. Galette de pomme de terre écrasée, deux œufs, un petit bout de viande, de l'avocat, une salade. La gastronomie Équatorienne ! Une fois c'est bien !

Après ce festin on repart se mettre à l'abri, une occasion pour avancer un peu sur le tri des photos. Demain on part vers l'Oriente.