· 

Pérou, fin de la route

Mercredi 5 Juin 2019, le paysage côtier commence à changer. Le désert cède la place à une végétation tropicale. Nous faisons une grosse journée de route, 550 km, un record je crois. Mais nous avons hâte de nous poser au bord de la mer.

On s'arrête à el Ñuro, il parait qu'il y a des tortues à voir d'un ponton. Le ponton est fermé par une grille. Il faut prendre un ticket, 5 Soles chacun. On paie. On nous dit qu'on peut nager avec les tortues, Aloys est tout excité et s'équipe, maillot, lycra, masque, Gaspard aussi.  Sauf que, nager avec les tortues veut dire faire trois brasses dans un bassin dans lequel un type jette des bouts de poisson. Ce procédé ne nous plait pas. Mais bon, nous sommes devant, Aloys serait trop déçu. Gaspard commence à se mettre à l'eau vite interpellé par un type qui lui demande d'enfiler un gilet de sauvetage ... qu'il faut louer ! Là ça commence à faire beaucoup. Gaspard explique qu'il est moniteur de plongée, qu'il prend la responsabilité de son fils, rien n'y fait, il faut payer. Il s'énerve, les engueule, et on repart ! On explique à Aloys qu'on n'aime pas l'idée de nourrir des animaux sauvages pour les attirer dans une si petite piscine. Il comprend. On nous propose d'aller les voir en bateau mais on imagine que la scène sera la même, un seau de poisson pour les attirer. Elles nagent autour du ponton et vers la plage. On en voit deux. L'eau n'est pas très claire, en même temps quand on a vécu en Nouvelle-Calédonie et vu plein de tortues dans un lagon transparent on fait un peu les difficiles ...

Les garçons font quelques brasses avant de repartir. Nous voulions camper ici mais l'endroit ne nous plait pas. Un Suisse et sa femme Péruvienne accueillent des voyageurs dans leur jardin au bord de la plage du côté de Zorrito, 50 km plus au nord. On décide d'aller y poser nos roues pour la nuit. Jacques et Melba nous accueillent gentiment mais le jardin est plein ! Nous dormons devant la maison en espérant avoir une place demain juste devant le sable blanc et les vagues de l'océan.

Jeudi 6 Juin 2019, voilà, c'est fait, nous sommes posés face au grand bleu sous l'ombre agréable des cocotiers, une brise océane rafraichissant l'air chaud et humide. Nous sommes en terrain connu, ça nous manquait. Après les inévitables lessives, nous pouvons jouer les vacanciers ! Oui, c'est un comble, mais nous sommes fatigués ! Aloys file sur le sable , on ne le voit plus de la journée, ça nous fait du bien et à lui aussi !

L'endroit est paradisiaque. Nous y retrouvons des voyageurs croisés à Arequipa, une famille de Guyane et ses trois adorables bambins, des jeunes en vadrouille, ça représente bien notre voyage ce mélange des générations. Ici on se sent vite hors du temps, les heures coulent, c'est beau, c'est calme.

Et en plus l'eau est chaude. Finito le courant de Humboldt !

Séance dessin animé ou soirée pop corn sur la plage, Aloys est heureux. Il partage avec Rose des heures de jeux,

et un tout petit peu d'école quand même ! Mais il est en vacances cette semaine alors à part quelques tables de multiplication je le laisse tranquille pour qu'il puisse profiter au maximum de cette pause nécessaire. Et trois jours passent ainsi.

Dimanche 9 Juin 2019, on a du mal à s'extirper de ce cocon mais nous sommes prêts à passer la frontière et à découvrir un nouveau pays. Alors on dit au revoir aux jolies rencontres, Julie, Vincent, Rose, Bertille et le petit Ruben, bon retour en Guyanne.

Les jeunes récupèrent notre place, face à la mer, ravis !

Et les "jubilados" qu'on espère recroiser bientôt entre Equateur et Colombie. Hasta luego Mireille et Jacques.

Et c'est au poste frontière de Tumbes que nous tournons le dos au Pérou, deux mois, du lac Titicaca à la Cordillère en passant par le désert, deux mois intenses, riches, magnifiques, surprenants surtout.

Peru te amamos !