Jeudi 20 Décembre 2018, plongée dans l'univers fantastique d'un glacier le temps d'une journée magique dont nous ressortons fascinés, époustouflés, subjugués, envoûtés.
Le Perito Moreno fait partie du parc glaciaire Sud de la Patagonie. Un immense "champ" de glace qui compte encore plusieurs glaciers dont la plupart reculent drastiquement au fil des ans. Le Perito, lui, se maintient grâce aux chutes de neige régulières et abondantes qui l'alimentent. Il vient buter sur une colline au fond du Lago Argentino, coupant un bras du lac en deux parties bien différentes, l'une aux eaux grises, l'autre aux eaux bleues. A cet endroit se crée un "bouchon" qui, régulièrement, s'érode et finit par sauter réunissant à nouveau les eaux du lac. Ce bouchon forme une sorte de grotte.
Nous entrons dans le parc par le côté "eaux grises" et rapidement le Perito se dévoile. La route serpente et s'arrête au pied du glacier, côté "eaux bleues". Des kilomètres de passerelles sont aménagées en plusieurs sentiers différents permettant de l'admirer sous toutes ses coutures. 5 km de front sur environ 70m de hauteur immergée, c'est impressionnant.
Toute la journée nous entendrons les craquements intenses de la glace résonner dans les profondeurs, le glacier respire.
Le glacier avance, la grotte se forme avec l'érosion de l'eau et la pression de la glace. Elle a cédé en mars et s'est rapidement recréée. Nul ne sait quand les eaux du lago Argentino se mélangeront à nouveau, c'est un cycle décidé par le Perito.
La lumière bleutée est ensorcelante. On ne parle pas, on contemple, on chuchote, on regarde dans les yeux des autres notre propre émerveillement. Monde féérique.
Le soleil réchauffe le front glaciaire. Les craquements s'intensifient. Et soudain un pan entier se détache. Je regarde à cet endroit précis dans l'objectif, je clique ...
C'est addictif. On guette.
La journée est passée comme dans un rêve. On redescend la colline non sans regret. J'envie tellement ceux qui travaillent ici chaque jour. Par tous les temps ce doit être fascinant.
J'aimerais être cet oiseau.
Nous retrouvons notre bivouac avant le coucher du soleil qui magnifie les gris
et met un beau point d'orgue à cette journée parfaite.
