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San Ignacio, Mission Jésuite

Dimanche 23 Septembre 2018, plongée matinale dans un cours d'histoire à ciel ouvert. Il fait très chaud, humide, moiteur tropicale dans laquelle se cachent les ruines d'une mission Jésuite redécouverte et classée au patrimoine mondial.

San Ignacio est un village aux rues pavées ou en terre battue sur la route des célèbres chutes d’Iguaçu, tout au nord de l'Argentine, dans la province de Misiones.

C'est dans cette région que vivaient les indiens Guaranis dont le territoire s'étendait au Brésil et au Paraguay actuels.

Au XVII ème siècle les Jésuites sont missionnés pour les évangéliser. Ils vont le faire en essayant d'intégrer les rites et coutumes des indiens à leur propre enseignement. Les Guaranis garde leur liberté, travaillent à mi-temps pour la communauté et le reste du temps pour leur propre famille. Les Jésuites s'occupent de l'éducation, en langue Guaranis mais avec l'apprentissage du latin et de l'espagnol, ils enseignent aussi les métiers manuels et mettent en avant le talent musical des indiens. C'est un système basé sur l'éducation et la persuasion, totalement nouveau pour l'époque.

Une trentaine de missions fleurissent dans cette région tropicale, toutes construites sur le même modèle.

Installée prés d'un point d'eau chaque mission est bâtie autour d'une grande place carrée, chaque famille Guaranis possède sa maison, il y a un collège, des ateliers, la résidence des Jésuites, une église.

Fondée en 1611 la mission de San Ignacio comptait 4500 habitants !

Les ruines laissent entrevoir la beauté et la grandeur de l'église construite en pleine forêt tropicale.

Au XVIII ème siècle 150 000 indiens vivent dans les trente missions de la région, un état dans l'état qui déplait fortement. En 1767 l'ordre des Jésuites est interdit, les Guaranis finissent par être chassés, les missions pillées puis avalées par la végétation.

Après avoir déambulé un bon moment seuls entre les vieilles pierres nous fuyons l'arrivée massive des bus touristiques et retrouvons Philéas qui s'est fait un copain un peu plus âgé que lui mais bien conservé, on craque pour sa belle gueule ! Dehors il fait 37°, on repart clim à fond.

Tiens, un nom familier ! On bifurque pour aller explorer ce Montecarlo sans strass ni bolides ! En suivant la route qui traverse cette paisible bourgade on atterri au club de pêche où nous sommes accueillis à bras ouverts par sa gentille gérante qui nous prépare de délicieuses empanadas au poisson et me donne un gros sac de citrons du jardin.

A l"étage, un lendemain de mariage bat son plein au son d'un puissant accordéon ... Le directeur régional de la pêche boit une cerveza sur la terrasse et commence à nous parler de la petite île que l'on voit sur le rio Parana. Elle aurait abrité le "Che" et dégagerait une énergie cosmique, ok, ok ... Il nous propose une virée en barque mais on décline poliment, le côté cosmique ne nous inspire pas vraiment confiance !

Quelques kilomètres plus loin un bruit strident nous fait sursauter. C'est l"alarme de pression des pneus. Elle me rend folle en se déclenchant toujours pour rien la garce. Mais cette fois-ci on dirait qu'il y a vraiment un problème. Après vérification c'est une valve défectueuse et le pneu se dégonfle. Pendant que Gaspard change la roue j'en profite pour mettre Aloys au boulot, pas de temps perdu !

Il fait nuit lorsqu'on traverse Puerto Iguazu pour trouver un "camping" déglingué, tout en pente et sous des arbres énormes qui déversent des tonnes de genre de grosses figues dures et sèches qui vont nous bombarder toute la nuit. On sera en forme pour la visite du parc naturel des chutes d'Iguazu demain matin ...