Dimanche 1er Avril 2018, on sacrifie au rituel, à son réveil Aloys découvre sa récolte de Pâques planquée dans le jardin du camping de Fès. On part à Meknès, voisine plus calme. Une fois franchis les remparts on met Philéas sous bonne garde devant la prison des chrétiens ! Des salles immenses se succèdent éclairées par les puits de lumière que l'on voit sur la place, on dit que des souterrains s'enfoncent sur des kilomètres et qu'un groupe d'archéologues s'y serait perdu à jamais ... brrr ... visite d'un intérêt plus que moyen surtout qu'en fait ce serait plutôt des réserves à grain .
Pas mieux l'horrible tajine servi dans ce restaurant dont nous serons les seuls clients au rythme d'une radio grésillante d'où sortent des tonalités stridentes qui mettent les nerfs à vif ... heureusement ils ont une bière moyennement fraiche pour faire passer le tout ... C'est donc avec l'envie de fuir que nous essayons de prendre une photo de la magnifique porte Bab Mansour mais c'est une mission difficile entre les voitures folles qui vous effleurent et les gens qui vous passent devant. Sur la grande place on retrouve le sourire puis on pénètre dans le souk et je négocie ferme un burnous pour Aloys et des babouches made in ... Fès ! C'est jour de vente aux enchères de tapis, le bruit des tractations n'empêche pas ce commerçant de profiter d'une bonne sieste! Mais il y a un monde fou, les étroites ruelles de la médina et le souk sont bondés d'habitants qui viennent y faire leurs achats du dimanche. On étouffe.
Réussissant à s'extirper de la foule on retrouve les ruelles fraiches et calmes et au détour du hasard on tombe sur Khalid et son riad boutique qu'il nous fait visiter de fond en comble. Je suis transportée dans mes souvenirs d'enfance, chez mes grand-parents , entre cuivres, poteries et théières anciennes. Une vraie caverne de jolies choses. Il n'essaie pas de nous vendre quoi que ce soit, on admire, on discute des traditions, de la future transformation de la boutique en riad de charme avec ses dizaines de petites pièces fraiches, il nous montre ses plus belles pièces, ses tapis anciens. Il y en a partout ! On resterait des heures à papoter autour d'un thé mais la journée est bien avancée. On immortalise la joyeuse rencontre devant "L'ancienne maison", nom de la boutique.
Une calèche d'un goût ... (magnifique selon Aloys !) nous attend pour un petit tour de la ville impériale de Moulay Ismail dont le mausolée ouvert au non musulmans est fermé car en cours de restauration. Nous partons donc au petit trot visiter les écuries et greniers royaux Heri es-Souani. Température fraiche permanente grâce aux conduits d'eau souterrains et vestiges des écuries prévues pour 12000 chevaux (Moulay Ismail était le contemporain du Roi Soleil et l'admirait beaucoup ...). Avec un guide la visite est bien plus intéressante.
Fin de la balade dans cette ville royale plus discrète que Fès, en cours de restauration, classée par l'Unesco et qui mériterait largement une journée supplémentaire pour en apprécier les nombreux charmes. Nous hésitons à passer la nuit sur le parking gardé mais le bruit et la fatigue auront raison de nous alors nous enfourchons notre monture et filons comme le vent nous mettre au vert sur la route de Volubilis dans un petit camping familial et nature.