Île du sud, 1077 km, jours 22, 23, 24

Jeudi 18 Mai 2017, après Moeraki et le soleil de la côte de l'Otago cap vers Aoraki, nom Maori du mont Cook. s'il veut bien se dévoiler. Ce sera un passage furtif, nous ne sommes pas équipés pour randonner en montagne, il commence à faire vraiment froid sur l'île du Sud, il y a beaucoup de vent, des conditions pas terribles pour profiter des paysages dont on a entendu dire qu'ils étaient sublimes, oui, mais par beau temps.
Mont Cook et Pukaki
Rapidement l'océan laisse place aux montagnes et la route longe le lac Pukaki, bleu turquoise sur toutes les brochures touristiques mais nous on l'a vu bleu normal ! L'herbe verte a cédé sa place à l'ocre automnal, les lupins, qui couvrent la région en été, ont séché, l'hiver n'est pas loin. Au fond du lac, le Mont Cook laisse entrevoir le bout de son sommet à 3754 mètres mais aussi le vent violent qui balaie ses neiges éternelles mais pas que ! Lorsque nous arrivons au tout petit "village" du Mt Cook (un très grand hôtel et rien d'autre ou presque) le vent est si fort et il fait si froid que nous ne sortons même pas de la voiture et décidons de rebrousser chemin jusqu'au premier camping disponible au début du lac Pukaki. La nuit va tomber, nous sommes frigorifiés, fatigués mais le camping est sympa, en pleine nature, des petits lapins courent partout et il n'y a personne. Je n'ai pas le courage de sortir prendre des photos, nous ne sommes vraiment pas habitués à ces basses températures et manquons d'équipement. La nuit sera pluvieuse, venteuse et glaciale.
DeTekapo à Kaikoura
Vendredi 19 Mai 2017, toujours du vent pour nous accompagner, il souffle sur l'autre grand lac de la région, le Tekapo et sa petite église avec vue imprenable, l'église du Bon Pasteur. L'endroit est d'une magnifique immensité, on aimerait s'y poser et rester là sous le regard de cette nature envoutante.

Plus loin nous retrouvons les collines et ... des vaches qui remplacent de plus en plus les célèbres moutons. Sur la route quelques plaques de neige résistent à la fonte (il a dû tomber quelques flocons il y a quelques jours), Aloys peut ainsi en toucher pour la première fois de sa vie d'enfant des îles sous les regards de Moa en fil de fer, une espèce disparue au XV ème siècle.
Nous comptons rejoindre le nord de l'île en faisant une étape à Kaikoura mais notre GPS omet de nous indiquer que cette petite ville côtière est coupée du réseau routier au sud comme au nord à cause de gigantesques glissements de terrain à la suite du tremblement de terre qui a secoué la zone il y a six mois.
Après Christchurch une déviation nous indique en effet que la route principale est coupée et nous fait passer par les Marlborough Canterbury, collines certainement pleines de charme en plein jour mais dont on apprécie très moyennement en pleine nuit les dénivelés et tournants incessants.
Nous arrivons au bout d'un long trajet sur une plage de sable noire, on en profitera demain.

Première neige !
Samedi 20 Mai 2017, après discussion avec des locaux, nous réalisons que pour rejoindre le nord de l'île il faudra retraverser les Malborough Canterbury et rejoindre Greymouth, à l'ouest car la route est coupée à la sortie de Kaikoura Nord. Merci le GPS de ne nous avoir rien signalé ! Le seul à être content est Aloys, il pourra revoir sa cabane construite au début de ce périple sur la plage de Greymouth !
Nous plions donc bagages plus vite que prévu car il va falloir enchainer les km et nous n'aimons pas rouler le soir, heure à laquelle sort le possum, ce petit marsupial qui pullule mais que nous avons seulement croisé aplati sur le bord des routes ... ma hantise. C'est l'ennemi numéro 1 du pays car il détruit les nids, mange les œufs des kiwis, s'attaque aux jeunes pousses de la forêt primaire et n'a pas de prédateur naturel. Les Néo-Zélandais les écrasent souvent délibérément, le bas-coté des routes en témoignent ...
A peine le temps de profiter d'une tyrolienne posée là et il faut repartir ...
On garde le sourire, après tout ce ne sont que quelques kilomètres, la route est belle et il semble que le soleil brille à l'ouest. L'hiver commence à saupoudrer la nature, son arrivée est imminente, il nous faut songer à quitter l'île du sud pour retrouver des températures plus douces.
Sans avoir écrasé un seul possum nous arrivons de nuit à Greymouth; même emplacement au bord de la plage et la cabane se profile dans l'ombre de la nuit, elle a résisté au temps et aux tempêtes, grande fierté de ses architectes ! La boucle étant bouclée nous pouvons enfin nous reposer un peu. La vie de baroudeur est loin d'être toujours un long fleuve tranquille ...
Alors que l'aventure continue !