Île du Sud, 510 km, jours 10,11,12

Samedi 6 Mai 2017, la météo nous pousse vers la côte Ouest via l'Arthur Pass, le plus haut col des Alpes du Sud. La route est magnifique, le contraste entre les prairies et les sommets saupoudrés de blanc sur fond de ciel bleu, sublime. (Et c'est là que commence la grande frustration de ne pouvoir saisir sur l'instant les panoramas incroyables que nous traversons : impossible de s'arrêter quand on veut sur le bord de la route et le temps de dire "stop" le point de vue parfait n'est déjà qu'un vieux rêve ...)
Mais le mauvais temps et le froid en haut du col nous poussent à redescendre rapidement de l'autre côté et rejoindre la petite ville de Greymouth avant la nuit. Ville sans vraiment d’intérêt si ce n'est un emplacement gratuit pour y passer la nuit au bord d'une plage un peu tristoune.
Greymouth
Nous prenons doucement nos marques en mode campervan. La nuit tombe et heureusement que nous avons un chauffage au diesel car les nuits sont très fraiches en Nouvelle-Zélande. On se réchauffe autour d'une bouteille de mon vin de prédilection, celui que je buvais à Nouméa, toujours en bonne compagnie ! On a la chance d'avoir un réchaud extérieur pratique pour éviter l'asphyxie dans le camion. Imperturbable, Aloys envahi "l'espace", cela devient vite pénible ! On se bouscule, on jongle, on ruse, on s'agace, on comprend le vieil adage qui nous dit que le luxe c'est l'espace. Mais on va s'adapter, bien obligés !
Et quand le jour se lève et qu' Aloys file jouer dans le "jardin", qu'il part courir sur la plage et revient avec un chien emprunté à des promeneurs, qu'il construit avec son père la plus belle des cabanes sous nos fenêtres, on se dit que peut importe l'espace, le luxe c'est surtout la liberté.
Le Franz Josef, notre premier glacier
Lundi 8 Mai 2017, le soleil n'est pas au rendez-vous aujourd'hui mais il ne pleut pas, ce qui n'est déjà pas si mal dans cette région hyper arrosée. Nous avons rendez-vous au pied du glacier Franz Josef, l'un des plus accessible au monde avec son copain le glacier Fox. Malheureusement, comme tous les glaciers de la planète, ils reculent à une vitesse folle laissant derrière eux de profondes vallées et un chaos de pierres grises. Pour accéder au pied du Franz Joseph il faut marcher deux heures (aller/retour) dans l'ancienne vallée fluviale, une randonnée facile mais le temps peut très vite changer, il faut bien se renseigner et être prudents. Un ballet d'hélicoptères survole la zone, certains se font déposer directement sur la glace.
La promenade commence dans la forêt pluviale parmi les fougères arborescentes (surprenant pour nous qui avons l'habitude de les voir dans nos forêts tropicales), continue le long de la vallée et se termine au point de vue aménagé à plusieurs centaines de mètres du glacier, beaucoup moins spectaculaire que ce que nous imaginions tant il a fondu et se retranche tout au fond. Un gentil ranger au sourire invariable (en métal !) nous accueille ! Nous contemplons un long moment la glace bleutée et repartons silencieux en méditant sur le sombre avenir de ce géant ...
Pause au bord du Mahinapua Lake

Fox Glacier, pour une autre fois
Du glacier Fox le lendemain, 25 km plus loin, nous ne verrons pas grand-chose, brumes et bruine matinales nous dissuadent de l'approcher malgré nos courageuses tentatives ! Aux abords du lac Matheson le rideau se lève brièvement sur le Mont Cook, plus haute cime du pays, pour se refermer aussitôt , nous empêchant de profiter de ce lac réputé pour son effet miroir lorsque les monts se reflètent dans ses eaux sombres.
Ainsi va la météo en Nouvelle Zélande , c'est elle qui fait la pluie ou le beau temps, cachant ou dévoilant à sa guise les secrets d'un pays tout en majesté. L'océan n'est jamais loin, c'est vers lui que nous partons,
alors que l'aventure continue !