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Christchurch, Akaroa, premiers pas au Sud

Île du Sud, 81 km, jours 7 à 9

Mercredi 3 Mai 2017,vol Auckland/Christchurch. Aloys raconte à son frère:" L'avion n'arrêtait pas de bouger et maman ne respirait plus du tout !"

De trous d'air en trous d'air et une crise d'angoisse plus tard nous finissons par nous poser sans encombres à Christchurch.

Il fait frais et gris lorsque nous découvrons cette grande ville de l'île du Sud qui, dévastée par un tremblement de terre le 22 Février 2011 puis un autre en Juillet de la même année, tente de se reconstruire et n'est qu'un immense chantier. L'ambiance y est particulière entre ruines et travaux, mélange d'hier et de demain.

Nous passons la fin de l'après-midi à marcher dans le centre à chercher quelques traces d'un joli passé. Sentiment de tristesse et d'impuissance devant la cathédrale éventrée aux vitraux murés. Courte balade le lendemain sous un ciel pur de bon augure pour le début de notre aventure en van. Nous n'avons pas le temps d'aller admirer le jardin botanique ou de flâner le long de l'Avon River, ni d'aller explorer des quartiers plus préservés, nous avons rendez-vous à l'agence de location et avons hâte de découvrir notre maison roulante.

Nous sommes surpris par l'accueil et l'efficacité toute Néo-Zélandaise, une nécessité pour gérer les touristes qui affluent malgré la basse saison. On remplit des papiers, on lit consciencieusement toutes les explications en français sur une tablette pendant qu'Aloys s'applique à colorier un dessin de... camping-car, of course. Et nous voici devant l'heureux élu. Mais l'heure tourne, le soleil va bientôt disparaitre, pas le temps d'immortaliser dignement l'évènement, des choses bien plus importantes nous attendent: il faut trouver un supermarché mais surtout un endroit où passer la nuit. Au rayon vin (un essentiel !) du Countdown du coin j'entends parler espagnol. Plus à l'aise dans cette langue que dans celle de Shakespeare (heureusement mieux parlée par Gaspard, quelle complémentarité parfaite !) je m'approche et commence à discuter avec deux sympathiques couples de retraités Espagnols en vacances qui nous proposent de les suivre jusqu'au camping qu'ils ont trouvé grâce à leur GPS, ce à quoi nous n'avions même pas pensé. Il y a du boulot avant que l'on devienne de parfaits bourlingueurs ... Et c'est ainsi que nous passons notre première nuit dans les faubourgs de Christchurch, à grelotter par une nuit glaciale mais heureux !

Akaroa, un village presque Français

Jeudi 4 Mai 2017, après avoir surmonté l'épreuve de la première nuit au frais et rangé miraculeusement le contenu de nos valises dans les quatre minuscules casiers du campervan nous voici prêts à aller battre la campagne Néo-Zélandaise. A 80 km de Christchurch, le petit village d'Akaroa se cache au fond de la péninsule de Bank's (les cratères de deux super volcans envahis par la mer) et le détour se mérite tant la route est sinueuse et parfois abrupte. Nous avançons au rythme d'un escargot endormi ce qui nous laisse le temps d'apprécier le paysage et redescendons les collines pour longer la péninsule et arriver à Akaroa sous un soleil radieux.

En 1836, Jean Langlois, un aventurier Français, achète au peuple Maori 12.000 hectares de terrain au nom de la France pour une somme dérisoire. Mais il faut quatre années pour convaincre Louis-Philippe d'y envoyer des colons. A leur arrivée en 1840, coup du sort, le traité de Waitangi vient d'être signé (le 6 Février) entre Britanniques et Maoris, l'île du Nord appartient maintenant à la Couronne. Les colons Français se hâtent vers leurs terres d'Akaroa, dans l'île du Sud, en espérant y être les premiers mais le drapeau Britannique y flotte depuis plusieurs jours. Les colons sont contraints de céder leurs terres.Ils seront naturalisés en 1850. Depuis, un petit bout de France survit au fin fond de la péninsule de Bank's. Certaines de leurs maisons sont toujours debout et encore habitées. Émouvant témoignage.

Un joli phare veille sur la baie, paisible aujourd'hui.

Nous nous garons pour la nuit sur un parking à bateaux, gratuit mais connu ... Nous avions pourtant dégoté en fin de journée une belle place près du phare, ravis de constater notre solitude. Seul petit bémol, la pente de côté. Erreur de débutant ... la pente ! une donnée essentielle car c'est elle qui conditionne le bon fonctionnement des vidanges ... bref, passons. Les pieds dans l'eau nous avons été contraints de rebrousser chemin et d'atterrir comme tout le monde sur le parking !

Après avoir consulté la météo nous décidons de partir le lendemain de l'autre côté de l'île du Sud, en prenant la State Highway 73. Il parait que le temps va se dégrader mais qu'il fera meilleur vers Greymouth. Come on,

et que l'aventure continue !